« Je vous propose de me suivre dans mes différents lavages de légumes. Que pensez-vous de mes pratiques ? »
Le lavage est une activité qui est souvent pénible à cause du manque d’ergonomie du poste et de l’exposition au vent, (notamment en hiver) si le poste de travail se situe à l’extérieur. Il est important de travailler sur cette tâche pour améliorer le confort et gagner en rapidité.
Chaque type de légume a un mode de lavage différent. Nous allons donc analyser pour chaque type de légume les pratiques de notre maraîcher fictif.
Les légumes feuilles et les bulbes frais
Situation : Régis passe les légumes feuilles et bulbes frais au jet dans leur caisse de récolte.
Analyse : Ce lavage a l’avantage d’être rapide, cependant les légumes sont lavés par terre ce qui contraint le dos du maraîcher.
Solution : Pour soulager son dos, Régis devrait poser les caisses sur une table à 30 cm environ sous le niveau du coude. Pour limiter la manutention, l’idéal serait d’utiliser une table à rouleaux de grande longueur pour simultanément stocker les caisses avant lavage, laver et stocker les caisses propres le temps de l’égouttage.
Cas particulier : Pour le mesclun, Régis lave et brasse les légumes dans une vieille baignoire remplie d’eau. Là encore, son dos est mis à rude épreuve.
Solution : Régis devrait songer à un bac ou un évier :
- de dimensions légèrement supérieures à une caisse (L= 65cm, l=35 cm, p=20cm)
- surélevé de sorte que le haut du bac se situe 5 à 10 cm sous le coude
Les feuilles sont plongées dans l’eau avec leur caisse plastique. La caisse flotte et empêche la dispersion des feuilles. Cette technique évite de transvaser les légumes deux fois. Pour sortir la caisse du bac, Régis devra soulever lentement la caisse pour laisser l’eau s’écouler.
Les légumes bottes
Situation : Régis fait la même technique que pour les légumes feuilles et bulbe. Il lave les bottes au jet en caisse basse.
Analyse : le lavage est rapide mais le dos est très sollicité.
Solution : En plus de rehausser son plan de travail comme préconisé pour le lavage des légumes feuilles (voir encart dédié), Régis devrait :
- laver les bottes l’une après l’autre au jet et les reposer directement dans une caisse propre
- ne pas soulever les bottes pour reposer son poignet. Il peut passer le jet sur la botte posée dans la caisse sale et la retourner toujours posée.
- incliner les caisses vers l’avant pour faciliter l’écoulement de l’eau et garder une posture plus droite
Les légumes racines
Situation : Régis trempe ses légumes dans l’eau et les nettoie à la brosse à main.
Analyse : La technique est efficace mais le geste répétitif est nocif pour les mains et les bras. Les mains trempées durablement dans l’eau froide rendent la tâche peu agréable.
Solution : Plusieurs options de « récup » sont envisageables. Dans les deux cas, le maraîcher gagne du temps car il peut faire autre chose pendant le cycle de lavage.
- En récupérant une ancienne bétonnière, Régis peut ajouter une grille souple à l’intérieur et ainsi transformer la bétonnière en laveuse. Le maraîcher ajoute de l’eau dans la bétonnière au jet et le moteur fait tourner la laveuse. La vidange n’est pas pénible.
2. Régis possède une vieille baignoire, il peut y installer une grille et une pompe et ainsi laver ses légumes par frottements. Pour cette technique, il faut faire attention au temps de lavage, en particulier pour les légumes les plus fragiles. Les légumes sont sortis à la main dans une eau très froide… ce qui n’est pas le plus agréable !
- Si notre maraîcher fictif se sent plus bricoleur, il peut même auto-construire sa propre brosseuse-laveuse en s’inspirant du schéma ci-dessous :
En dehors de ces fabrications maison, des brosseuses existent dans le commerce, cependant l’investissement est bien plus conséquent.
Lavage au jet : comment gagner en confort ?
Le lavage au jet est fastidieux si l’installation n’a pas été bien pensée. Pour rendre le lavage plus confortable, veillez à :
- Choisir une tête d’arrosage sur laquelle la gâchette ne doit pas être maintenue. Cela évite d’appuyer constamment avec ses doigts.
- Prévoir un point de fixation pour la tête d’arrosage (idéalement à la verticale des caisses), à défaut installer un robinet en complément du tuyau.
- Prévoir un point de suspension pour le tuyau. Cela permet de décharger le poids du tuyau quand la tête n’est pas fixée.
- Un lavage plus confortable est aussi un lavage plus efficace. Veillez à avoir une puissance de jet suffisante.
Article conçu d’après « Outil d’Aide à la Réflexion : Penser son exploitation de manière ergonomique pour rendre le travail efficace et moins pénible » Richir, M. – Wolff M. (2015)